Le parcours d’un sculpteur, formation et découverte de la ferraille

Depuis son plus jeune âge FK est attiré par l’art. Il a toujours aimé peindre et dessiner, il avait d’ailleurs commencé un CAP de tailleur de pierre. Ce travail de la matière le passionnait mais son parcours professionnel l’a conduit à travailler dans le domaine du transport jusqu’à posséder sa propre entreprise.
Depuis son incarcération, il a passé un CAP de soudeur, puis un Bac pro et enfin un CAP de ferronnerie d’art qu’il vient d’obtenir. C’est au cours de ses huit années de travail au sein de l’atelier de ferronnerie au Centre Pénitentiaire de Lannemezan qu’il commence à développer sa propre démarche de création artistique. Avec le soutien du directeur du service scolaire, il obtient un « coin » où il peut travailler les restes de ferrailles qu’il récupère.

Acte de création et souffle vital

Les six heures par jour qu’il passe à créer lui apparaissent comme une nécessité dans son quotidien carcéral. Dans sa pratique artistique, il a pu remarquer au fil des années une progression vers un style personnel et unique. Avec chaque création, il peut donc affiner et découvrir ses capacités à travailler la matière. Cette amélioration technique s’exprime par une expressivité grandissant d’une œuvre à l’autre.
L’idée prend alors corps dans la matière et fait face à ses résistances. Par la pratique régulière, il a appris à dompter cette matière qu’est le fer afin d’y réaliser ses créations. Cette idée préalable est comprise par l’artiste comme un souffle vital qui apporte la vie à cette matière inanimée. C’est ici que se situe l’acte de création artistique. FK écrira d’ailleurs au cours de notre échange épistolaire : « Encore faut-il savoir qu’il n’y a pas de mur étanche qui sépare l’idée maîtresse du processus, de son épanouissement, qui demeure le cadre nourricier de cette floraison des nuances faisant écho en quelque sorte aux multiples difficultés de la création artistique soufflant la vie aux choses inertes offrant au Fer une âme vivante…».

Se découvrir au travers de la création

FK remarque que le développement d’une démarche artistique a rendu possible un travail sur lui-même. En donnant vie à la matière c’est lui-même qu’il transforme en retour. Tout en canalisant son agressivité, cette pratique lui a permis d’avoir un objectif concret à réaliser chaque jour. L’esprit tourné vers ses projets artistiques il est moins enclin à subir la quotidienneté carcérale.
La création artistique est vécue comme un épanouissement intérieur. Il écrit dans ce sens : « Me concernant, l’art m’a beaucoup apporté. En quelque sorte il m’a permis de me découvrir au fur et à mesure de mon investissement dans la sculpture, et d’aller loin dans la perception des choses et des Êtres, de moi-même et du regard des gens ». A cela il ajoute que chacun a un don et qu’il appartient à chacun de le découvrir afin de s’épanouir dans l’existence.

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